Pour tout Centrafricain, revenir dans son pays d'origine est une
évidence.
Pour
nous responsables politiques, faciliter ce retour est un devoir à double sens:
Pour ce qui est du sens économique, il est question de faciliter le retour en
encourageant les efforts de nos migrants en retour afin de booster les
investissements pour contribuer à relancer l'économie. Nous devons prendre
l'exemple sur la côte d'ivoire.
Le
deuxième sens est national et politique. Ici, il est question d'encourager les
compatriotes à revenir au bercail.
En Centrafrique, ces deux maximes ne
semblent pas être des pratiques souhaitées et souhaitables. Le système établi
rend plutôt la vie difficile aux candidats au retour. Les autorités exécutives
telles que le Ministère des Finances ou la Direction Générale de la Douanes et
des domaines semblent indifférents aux maximes précitées. Et pour cause, il
n'existe aucune procédure d'exonération encore moins de délais de paiement
appelées Mainlevée pour les Centrafricains qui reviennent s'installer ou pour
ceux qui viennent prospecter le marché pour investir et créer de l'emploi. C'est
une aberration. Pire, les décideurs actuels et les acteurs qui les accompagnent
reviennent précisément de l'étranger. Ces derniers devraient en principe être
eux-mêmes les mieux sensibilisés à la question. Si leur comportement n'est pas
de la méchanceté alors c'est l'ignorance.
La
pratique de toujours en Centrafrique consiste à délivrer une Mainlevée c'est à
dire à demander un délai pour le dédouanement. Mais l'obtention d'une Mainlevée
est un parcours de combattants. Même un Député qui revient de l'étranger pour
s'installer doit passer par le bureau de l'assemblée nationale. La Douane ou le
Ministre lui signifieront systématiquement un refus s'il demande directement.
Alors qu'est ce qu'il en est pour le revenant normal, c'est à dire cet opérateur
économique qui n'est pas député ou qui ne connait aucune personnalité?
Et
quand bien même vous déposez une demande, on vous demandera de venir voir le
Ministre en personne, c'est à dire faire allégeance.
Normalement
le Ministère des Finances et sa sommité qu'on dit expert en la matière devra
mettre en place un mécanisme d'exonération puisque les Mains-Levées n'existent
plus depuis des années. L'obtention de ce document ne devra pas nécessiter une
démarche particulière de la part des Centrafricains de la diaspora qui
reviennent s'installer. Il ne devrait pas avoir de démarches supplémentaires, ou
des appels dès lors que tous les dossiers sont complets. Tout cela a pour
objectif de faciliter le retour des compatriotes en ces temps de manques cruels
d'investisseurs ou de manque de cadres dans notre pays.
La
méchanceté nous empêchera toujours de développer ce pays si nous ne changeons
pas nos attitudes pour faciliter le retour des compatriotes alors que nous mêmes
revenons de là et connaissons la difficulté. Les recettes douanières sont certes
importantes pour notre économie à court terme. Mais encourager le retour des
Centrafricains de l'étranger est un investissement à long terme.
Bangui
17 décembre 2016
Jean-Pierre
Mara
Député
de Mala